Pour changer un peu, aujourd’hui, je vous livre un petit texte que j’ai écrit au retour des vacances. Un peu de lecture pour prolonger les souvenirs…
Nous étions arrivés à la maison des vacances. La maison des cousins. Des jeux dans la cour, des parties de cartes endiablées, des discussions tard dans la nuit, allongés sur des matelas sous la voûte étoilée.
Tout de suite le plus jeune a voulu nous les montrer: deux bébés pigeons nichaient dans une ouverture du mur des toilettes. Deux bébés pigeons au duvet humide et aux yeux aveugles. L’un était blanc et l’autre gris. Leurs parents veillaient sur eux depuis le toit.
Pendant le petit-déjeuner, attablés dans la partie de la cour encore ombragée, nous regardions les parents venir les nourrir tour à tour. D’abord la mère, au plumage blanc tacheté de brun. Puis le père, un beau pigeon gris sombre aux pattes emplumées.
En fin d’après-midi, quand le soleil se faisait moins chaud et que nous installions les matelas dans la cour, le ballet reprenait. C’était désormais plusieurs couples de pigeons qui volaient et tournoyaient au-dessus de la maison, d’un toit à l’autre. Sûrement, d’autres petits attendaient dans leur nid, caché dans un autre mur et pas encore découvert.
Après quelques jours passés à la mer, nous avons retrouvé les bébés pigeons bien grandis. A leur duvet de poussins avait succédé un vrai plumage de plumes lisses. De temps en temps, ils s’étiraient les ailes. L’envie de voler les démangeait-elle?
Le ballet de leurs parents continuait, désormais accueilli par de vifs
piaillements. Le gris se montrait le plus actif, tournant et retournant sans
cesse sur son nid.
Un jour, la tante l’attrapa et nous pûmes le voir de plus près. A l’arrière
de sa tête son plumage se parait de reflets moirés bleus et violets. Les
enfants étaient à la fois excités et un peu effrayés de caresser l’oiseau qui
battait des ailes. Relâché, il parvint à voler quelques mètres pour se réfugier
sur le rebord d’une fenêtre. La tante l’attrapa de nouveau et le remit dans son
nid. Quelques jours plus tard, il prit son envol et rejoignit la cohorte de
pigeons adultes qui volaient au-dessus de la cour.
Ce matin, nous faisons nos valises. C’est l’heure de dire au revoir, de se
prendre une dernière fois dans les bras, de se dire merci avec les yeux pour
les bons moments passés ensemble. De fermer à clef la porte de la maison aux
souvenirs.
Ce matin, à son tour, le petit pigeon blanc à quitté le nid.
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