J’ai lu récemment qu’une créatrice de modèles de tricot qui rencontre un grand succès choisissait à dessein des couleurs neutres (beige, gris) pour ses prototypes, ce qui permettait au plus grand nombre de se projeter dans ses modèles.
Lorsque je suis allée en Corée du sud l’an dernier, on m’a dit que l’on voyait tout de suite que je n’étais pas coréenne, avant même de voir mon visage, parce que j’avais un manteau rouge. Les Coréens et les Coréennes, eux, s’habillent toujours de couleurs neutres, du gris, du beige, pour ne pas se démarquer.
Je m’insurge contre cette mode des couleurs fades, ou plutôt des non-couleurs. Bien sûr, il y a de beaux gris et de beaux beiges. D’ailleurs, je suis en train de tricoter un gilet en gris – mais un gris avec plein de nuances (c’est le coloris Ecosse de Lylysurunfil). Mais je trouve qu’on s’interdit trop souvent de porter des choses colorées. Et pourtant, c’est plus gai, non ?
Je n’aime pas cette mode uniformisée, où tout le monde s’habille partout pareil. Je ne me suis jamais habillée tout en noir, ni en gris, et si je porte parfois ces couleurs, c’est toujours associée à une autre (par exemple un pantalon noir avec un chemisier coloré ou un pull rouge).
Il y a tellement de couleurs et de nuances différentes que c’est un plaisir de jouer avec, de les associer en fonction de son humeur ou de ses envies. Pourquoi se fondre dans la masse, quand on peut au contraire s’affirmer avec parfois juste une touche de couleur ?
Lors de mon dernier voyage en Tunisie, j’ai pu aller au salon du livre de Tunis qui avait lieu à ce moment-là. J’y ai trouvé ce livre :
Il s’agit d’une réédition d’un livre publié en 1978. Il est richement illustré de dessins très inspirants. Dans la préface de cette réédition, Raja Ben Slama écrit : « En préparant la réédition de l’ouvrage, je me suis plongée dans l’entreprise de comprendre comment s’est construit et étendu l’empire hégémonique de la Robe noire en France. Le processus fait en effet partie des multiples mouvements qui ont accompagné la construction des Temps modernes. Le « grand renoncement » aux couleurs imposé aux hommes, mais aussi aux femmes par une modernité inspirée, à l’insu de ses acteurs, par une austérité protestante et un puritanisme bourgeois a instauré le règne de la monochromie contre lequel il est devenu difficile de résister. L’hégémonie de cette tendance anti-couleurs s’est étendue sur les coutumes vestimentaires des pays du pourtour méditerranéen. » Les pages d’illustrations de l’ouvrage, montrant des costumes traditionnels richement colorés, encore portés dans la première moitié du XXe siècle, ou lors des mariages, confirment pleinement ces propos.
Et j’y souscris entièrement; ils correspondent parfaitement à ce que je ressens. Le terme de « renoncement » aux couleurs est particulièrement bien trouvé. Pour ma part, je refuse de renoncer à la couleur, à la diversité.
Tous mes modèles peuvent bien entendu être tricotés dans la/les couleur/s de votre choix. Certains modèles invitent particulièrement à jouer avec les couleurs:
- le pull Duettino, que ce soit en version sport ou dk:
- le châle Ecumes:
- ou le châle Anglesqueville
- l’étole Jogakbo, sortie il y a quelques semaines
- le top d’été Caramy
- le pull Septentrio
- etc.
Tous ces modèles sont disponibles sur Ravelry et Payhip (sauf l’étole pour le dernier site).
Mettons plein de couleurs dans la vie !







